• Nerfs d'acier et sang perlé

    Nerfs d'acier et sang perlé

    Le lanceur de couteaux visait juste... un peu haut
    Le lanceur de couteaux buvait parfois... un peu trop.


    Souvent sa main tremblait car son cœur brûlait
    D'un amour secret pour sa cible adorée.
    De chair et de sang, la chair de sa chair
    Il l'avait dans le sang, pas besoin de repère.

    A trente pas, sa norme, ses formes et ses rondeurs
    Sous toutes ses coutures il les savait par cœur.
    Même ses petits points de suture, petites cicatrices.
    Elle avait la vie dure, aimait les sacrifices.

    Quel drôle de couple formaient ces deux là
    Dans leurs étreintes aux allures de trépas.
    Un soir la lame passa si près de sa belle
    Qu'elle coupa net son bustier à la bretelle.

    Quel spectacle que la blancheur de son sein
    Une goutte pourpre traça un petit dessin.
    Elle rougit mais ne bougea pas d'un millimètre.
    Lui blême recula encore de quelques mètres.

    Quand les lames glacées frôlaient son corps chaud
    Si près de sa bouche la buée perlait sur les couteaux.
    Drôle de preuve d'amour que ces baisers façon inox
    Bouquets de roses aux épines d'acier comme paradoxe.

    Elle lui rendait la monnaie par quelques frissons
    Et leur cœur battaient la chamade à l'unisson.
    Leur avenir ? Mais en avaient-ils vraiment un ?
    Elle qui ne remettait jamais rien à demain.

    Pourtant les années passaient, lui toujours son même costume,
    Elle son bustier doré, rapiécé où manquaient quelques plumes,
    Et toujours entre eux cet amour illusoire
    Aussi tranchant que la lame d'un rasoir.

    Paroles et musique Philippe Kireeff

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  • Commentaires

    1
    Samedi 15 Janvier 2022 à 14:34

    Excellent ! Digne d'un bon cru de Gainsbourg auquel je ne peux m'empêcher de penser en t'écoutant. J'ai vraiment assisté au tournage d'un court-métrage. Tes mots marquent tel le fil d'un poignard. 

    Au passage, merci de tes fidèles visites.

    Ami.

      • Samedi 15 Janvier 2022 à 16:49

        Merci Marceau de ces compliments qui me vont droit au cœur, c'est un court-métrage en effet, noir et blanc, peut-être muet ? Non, il faut entendre l'impact des lames et les respirations, "le cœur qui bat"... tiens, ça c'est une idée.  Bise

    2
    Dimanche 3 Avril 2022 à 08:56

    Ce texte est fabuleux, porté par une voix qui nous saisi autant que peut l'être cette cible vivante tant aimée. Un Cupidon des temps modernes qui troque ses flèches et son carquois pour des lames tranchantes de couteaux. La phrase musicale d'intro donne le ton de l'instant qui s'avère aussi déterminant que périlleux. En revanche par la suite, la musique accroche trop l'oreille, étouffant la voix qui nous commente l'action. Enfin j'ai immédiatement pensé à Gainsbourg sur cette proposition.smile

      • Dimanche 3 Avril 2022 à 11:57

        Votre cupidon des temps modernes m'a beaucoup fait rire happy.

        Si on se place sur le plan chanson je ne trouve pas que l’instrumental soit trop forte...

        Si on se place sur un plan lecture avec fond... oui c'est trop fort.

        Très bonne analyse je vous en remercie, je vais y réfléchir.

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